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Wednesday, September 9, 2020

Le sopraniste Bruno de Sa, nouvelle étoile au firmament - Le Monde

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Bruno de Sa incarne le prince espagnol Berardo dans l’opéra de Nicola Porpora, « Carlo il Calvo ».

Le timbre clair et rayonnant d’une femme, le délié de la ligne, la justesse et la facilité des notes extrêmes surprennent : impossible de deviner les yeux fermés que Bruno de Sa est un jeune chanteur brésilien de 30 ans. Le sopraniste, qui fait partie de l’écurie de Parnassus Arts Productions, est l’un des brillants interprètes « castés » par Max Emanuel Cencic dans sa nouvelle production du Carlo il Calvo, de Porpora. Il incarne le prince espagnol Berardo, homme de loi de la famille, également bourreau des cœurs – il a une liaison adultère avec la reine Giuditta, dont il doit épouser la fille aînée. Dès son premier air, « Sai che fedel », où il assure la veuve de Carlo de son soutien fidèle, l’oreille se tend. Epoustouflant.

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Bruno de Sa a, dit-il, commencé à chanter à l’âge de 2 ans. A Santo André, dans la banlieue de Sao Paulo, où il est né le 29 novembre 1989, toute la famille fait partie des chœurs de l’église. Le petit garçon assiste aux répétitions, jusqu’au jour où il demande qu’on le mette debout sur une chaise pour chanter. Pas de destin prodige pour autant. Le piano, débuté à 7 ans, est rapidement abandonné au profit de la flûte (qu’il pratiquera quatre ans en orchestre universitaire) et la clarinette. Dans les chœurs d’enfants, il monte plus haut que la plupart des filles, chante son premier solo à 9 ans, et régale sa famille des envolées de la Reine de la nuit dans La Flûte enchantée, de Mozart.

Voix atypique

A l’adolescence, la voix de Bruno de Sa ne mue pas. Entré à l’université pour y passer son bachelor de professeur de musique, ce n’est qu’à 22 ans qu’il commence à prendre des cours de chant. Sa voix atypique désarçonne et c’est le claveciniste Nicolau de Figueiredo qui lui fera découvrir le répertoire baroque. En 2013, le jeune sopraniste fait ses débuts professionnels d’abord au Brésil – Bach, Mozart –, puis s’envole vers l’Europe, où il intègre la troupe de l’Opéra de Bâle, chantant les rôles travestis de l’opéra baroque, mais aussi les rôles traditionnellement dévolus aux femmes dans Mozart (Cherubino, Barbarina).

Bruno de Sa, qui vit aujourd’hui à Berlin, a toujours professé son admiration pour Philippe Jaroussky, lequel l’a découvert sur YouTube, dans l’époustouflante vidéo où il chante Bellini, la célèbre cavatine « Se Romeo t’uccise un figlio » tirée d’I Capuleti e i Montecchi. La rencontre entre les deux chanteurs a eu lieu à l’automne 2019 à Paris : le Brésilien auditionne pour le rôle d’Abel dans Il Primo Omicidio, de Scarlatti, la première production de Philippe Jaroussky en tant que chef d’orchestre.

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September 09, 2020 at 02:00PM
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